Un V12 sinon rien

La Scuderia n’a attendu personne pour maitriser la technique de fabrication des voitures à moteur arrière. Pour ceux qui en doutent, qu’ils sachent que la firme italienne utilisait déjà cette technique sur ses voitures de course dans les années 60. Seulement voilà, chez Ferrari, on ne va jamais à l’encontre des desideratas du Commandatore. On commence donc par produire prudemment les petites berlinettes « d’entrée de gamme » 206 et 246 GT . Les deux autos font un carton. Pendant que Lamborghini occupe le terrain en haut de gamme avec son incroyable Miura, Enzo lui, s’entête toujours à équiper son vaisseau amiral d’un moteur avant. Bon, il y a pire que la Ferrari 365 Daytona. Le patron finit pourtant par céder aux critiques de soi-disant lourdeur de son modèle phare et propose en 1971 la 365 GT4/BB, le premier modèle de la marque à moteur central-arrière V12. Commercialisé seulement deux ans après sa présentation au salon de Milan, le modèle fait ses débuts, équipé d’un 4390 cm3. C’est la même cylindrée que la Daytona, mais pas du tout le même moteur. Le bloc n’est plus un 12 cylindres en V, mais un moteur ouvert à 180 degrés. Qu’il soit dit en passant que le sigle BB, qui souligne son appellation n’a jamais voulu dire Boxer. « Les deux lettres BB signifiaient même à l’origine Berlinetta Bialbero explique Mauro Forghieri un de ses créateurs, le deuxième B après berlinette, fut interprété immédiatement comme signifiant Boxer par les journalistes, alors qu’il était en fait l’initiale de Bialbero (double arbre à cames en italien). Mais je n’ai jamais rien pu faire contre cette mauvaise interprétation. Des années plus tard, on continue toujours à l’appeler Boxer ! J’ai eu beau le répéter souvent, cela n’a servi à rien » ! Il suffit pour s’en convaincre de consulter les plans du moteur. Le bloc de la nouvelle BB est bien en effet un 12 cylindres en V à 180°. « C’est-à-dire que les deux pistons opposés ont leurs bielles fixées au même maneton, il est calqué sur celui des monoplaces de Formule 1 ». Qu’importe, le V12 pousse ses 360 ch. Il est même capable d’emmener la BB à 300 km/h !

Lamborghini loin derrière

La Miura est surclassée c’est bien là le principal. Pourtant, seulement 387 exemplaires sont construits, dont 88 en conduite à droite, ce qui fait de ce modèle le plus rare de toutes les Boxer Berlinetta. Autre problème, la 365 respire grâce à quatre carburateurs Weber 40 IF3C. Un détail qui lui interdit le marché américain limité par les normes antipollution draconiennes. Chez Ferrari, il est donc urgent de travailler l’export. En 1976, les ingénieurs de la firme planchent sur l’élaboration d’un nouveau moteur dont la cylindrée passe de 4,4 à 5 litres. La 365 perd alors son appellation au passage et reçoit le sobriquet de BB 512, référence au modèle de course 512 S. Elle ne gagne pas pour autant en puissance. Mais celle-ci étant obtenue à plus bas régime, elle récupère plus de souplesse. La 512 est équipée par ailleurs d’un nouveau carter sec pour éviter les déjaugeages. Coté look, elle perd les six feux arrières et les six sorties d’échappement et récupère les deux doubles feux ronds de la 308. Le look, bien avant la motorisation, c’est ce qui va contribuer grandement au succès de cette voiture mythique. « La BB est née en fait en 1968 sur les planches à dessin de Pininfarina, explique-t-on à Maranello. Initialement, c’était même un « concept car » nommé Ferrari P6, dessiné par Leonardo Fioravanti ». Pas besoin d’être un spécialiste pour noter la ressemblance avec toutes les berlinettes qui suivront. Dans la P6 il y a évidemment de la BB, mais aussi de la 308, 328, 348 et même un peu de la 355. La P6 c’est un coup de crayon inspiré et donc magistral qui va animer 30 ans de Ferrari à moteur arrière. La production de la 512 BB est finalement arrêtée en 1981 après 929 exemplaires. Mais ça n’est pas pour autant l’extinction de la race. Une 512 BBi, vient lui succéder équipée d’une alimentation par injection en lieu et place des quatre carburateurs triple corps de sa grande sœur. Elle va vivre ses dernières années de « supercar » jusqu’en 1984 date à laquelle elle sera remplacée par la Testarossa. EZ

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