Un châssis révolutionnaire

Chez Ferrari, rien n’a jamais arrêté l’inventivité des ingénieurs. Quand certaines marques s’escriment à travailler – respectueusement – autour des légendes de leur passé, la firme italienne elle, prend tous les risques en fracassant allègrement ses bases historiques. Au point que la Ferrari 599 n’a plus aucun rapport avec ses deux grandes sœurs. D’abord, la carrosserie de la 550/575 était montée sur une structure classique en tubes d’acier. La base de la 456 2+2 en fait raccourcie de 100 mm. À part l’implantation du moteur – toujours en position central avant – la Ferrari 599 se paye une structure totalement innovante, tout en alu. Un châssis ultra-rigide auquel on a accouplé des suspensions à doubles triangles à l’avant et à l’arrière. Des freins carbones surdimensionnés. Et surtout des amortisseurs pilotés d’un nouveau genre portant le doux nom de « magnéto-rhéologique ». « Une suspension capable de faire varier, en quelques millisecondes, la raideur de l’amortissement roue par roue, explique-t-on chez Ferrari. En fonction de l’état de la route et du style de conduite, la suspension est tantôt raffermie, pour contenir les mouvements de caisse, tantôt assouplie pour préserver le confort sur chaussée dégradée ». La 599 adopte aussi le « manettino » un sélecteur de programmes de conduite, un différentiel piloté F1-trac et, en option, une boîte robotisée « Superfast » capable de changer de vitesse en 100 m/s. 

Ferrari 599

Coté look, la Ferrari 599 fait aussi un bond en avant. La 575 n’était pas sans évoquer le look de sa glorieuse sœur la 365 Daytona. Avec la 599 on change carrément d’ère. Le CX est encore plus efficace. L’avant encore plus effilé. Mais c’est à l’arrière que la révolution fait rage. Avec notamment l’utilisation d’un système nommé arcs-boutants. Un stratagème aérodynamique – qui finira par être utilisé également sur la Ford GT, la Honda NSX, la McLaren 570S, et la BMW i8 – qui consiste à faire passer de l’air à travers la carrosserie pour générer une force d’appui sans avoir recours à un grand aileron. « Le plus drôle, c’est que c’est presque par hasard que Ferrari va mettre la main sur cette découverte », explique Jason Castriota designer de l’auto pour Pininfarina. « À l’origine, nous avions dessiné ces « arcs-boutants » afin de donner un profil fastback à la 599 et alléger au passage le poids visuel de l’arrière de la voiture. C’est en faisant passer une maquette en soufflerie avec l’aérodynamicien Luca Caldirola, que nous avons découvert que le truc améliorait l’aérodynamisme à grande vitesse. Il créait même carrément un tourbillon d’air au-dessus de l’arrière de la voiture qui générait une force d’appui, sans aucune traînée ».

Moteur : la relève

Coté moteur c’est le V12 descendant directement de celui de l’Enzo qui équipe la bête. D’une cylindrée de près de 6 litres (5998 cm3 exactement, d’où sa désignation commerciale) le nouveau moteur développe pas moins de 620 chevaux à 7 600 tours/minute. Presque 100 ch de plus que la 575M. Le bloc monstrueux est accouplé à une boite de vitesse F1 intitulée « superfast » tant les passages de rapports sont rapides. Une boite mécanique est proposée en option. Elle ne sera fabriquée qu’à 30 exemplaires seulement. Les 599 « boite méca » sont donc les exemplaires les plus recherchés. L’un d’entre eux a même atteint la somme incroyable de 682 000 $ en 2015 aux enchères ! Quelle que soit sa transmission, la 599 atteint la vitesse délirante de 330 km/h et franchit les 100 km/h en 3,7 s. En 2010, une version GTO monte encore la puissance à 670 ch…La vie de la 599 va être curieusement relativement courte : seulement six ans pour 3 500 exemplaires. Mais elle reste un des chef d’œuvres de la marque. On trouve des 599 à partir de 120.000 €. C’est évidemment une Youngtimers hyper collector, mais son entretien est beaucoup plus exigeant que celui de la précédente génération.

 

RB

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