Objectif : moderniser la Ferrari 308

On ne change pas une ligne qui gagne.  C’est donc par petites touches élégantes, que la firme décide de s’atteler au restyling de sa berlinette à succès. Objectif, moderniser bien sûr, mais surtout travailler l’aérodynamique afin d’améliorer le coefficient de traînée de la voiture. A Maranello, on travaille donc les pare-chocs avant et arrière pour les rendre plus enveloppants que ceux de la 308. On y ajoute une calandre intégrant des phares longue portée. Des protections avant qui ne sont pas sans rappeler d’ailleurs celles de la Testarossa apparue il y a peu. Elles seront reprises aussi sur la Mondial (lien ancien papier). On rajoute aussi à la 328 un aileron de toit, on récupère le capot moteur plus aéré qui avait fait les beaux jours des versions Ferrari 308 américaines et on garde les jantes à 5 branches en en allégeant légèrement le dessin et en les équipant de pneus taille basse en 16 pouces. Sur le châssis tubulaire en tube d’acier, sont fixés à l’avant des suspensions à triangles indépendants combinées à des ressorts hélicoïdaux sur amortisseurs télescopiques. L’ensemble est complété par une barre antiroulis. Même chose à l’arrière. A l’intérieur l’habitacle est également revisité. La sellerie est entièrement repensée et plus enveloppante. La console centrale est découpée en 2 parties. L’une est classiquement positionnée au centre de la planche de bord, l’autre, entre les deux sièges. Mais c’est du côté du moteur qu’on a le plus travaillé chez Ferrari, l’effort s’est concentré sur la cylindrée. Le V8 passe donc de 2926cm3 à 3185cm3 – 32 soupapes. Le taux de compression de 8:6:1 à 9:2:1. La puissance atteint les 270 chevaux avec 303 Nm de couple. Des caractéristiques qui n’augmentent en rien la consommation. Au contraire, puisque celle-ci est en baisse grâce à l’adjonction d’une injection Bosch K-Jetronic associée à un allumage électronique Magnetti Marelli. La technologie allemande associée au savoir-faire italien fait des étincelles et le V8 surpuissant est capable d’emmener la 328 à 263 Km/h ! Il faut cependant avoir le cœur bien accroché pour piloter cette petite voiture de 1200 kg à ces vitesses si élevées. Même si de gros progrès ont été effectués par rapport au modèle précédent, la 328 déjauge légèrement en cas de forte accélération. Dénuée de direction assistée, elle est parfois lourde à petite vitesse. Mais elle reste plus stable que la Ferrari 308. Les grands disques de frein (étriers deux pistons) remplissent leur fonction. L’ABS est en option sur les premiers modèles, puis passe en série en 1988.  

Le marché de l’occasion

Ferrari 328

De l’avis de tous les spécialistes, le V8 – 32 soupapes est indestructible, pour peu qu’il ait été bien entretenu. Le changement des courroies de distribution – pénible sur la Ferrari 308 – ne nécessite plus la dépose du bloc. Son seul défaut réside dans l’accès difficile des bougies du banc de cylindres coté habitacle et la piètre étanchéité des joints de cache arbre et la fiabilité mesurée des roulements de pompe à eau. L’embrayage ne pose plus autant de problèmes qu’autrefois. Il est capable de dépasser allègrement les 50.000 km. La boite de vitesse a elle aussi été améliorée. En revanche, si la première saute (comme souvent c’est le cas de la marche arrière) passez votre chemin. C’est un signe d’usure et sa réfection n’est pas donnée. Coté rouille, on a aussi travaillé le dossier à Maranello, les coques des Ferrari 328 sont enfin galvanisées. Reste quelques soucis potentiels dans les ailes avant, les bas de porte et le boulonnage des pare choc. Dans tous les cas, un carnet d’entretien limpide devra être exigé et même parfois une expertise évidemment réalisée par un professionnel. Ces autos ayant vécu une époque où les sorties de route étaient beaucoup plus fréquentes qu’aujourd’hui, il n’est pas rare d’en trouver des accidentées aux réparations bien camouflées.

Combien coûte une Ferrari 308 ?

Même si l’auto a été beaucoup produite (8548 exemplaires) sa valeur atteint des sommets. Curieusement c’est la version GTS découvrable qui est la plus courante car très vendue aux USA. Ce qui fait de la GTB, produite à moins de 1500 unités, la plus rare. Il faut compter 100.000 € pour un exemplaire de moins de 200.000 km en bonne forme et très bien entretenu. Mais beaucoup plus pour un faible kilométrage. Dans tous les cas la Ferrari 328 est une classique qui ne fait que monter. Attachante et séduisante elle est aussi passionnante à admirer qu’à conduire. EZ

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