Citroën DS – Déesse de l’écran
Crédit photo de couverture @DR
La Citroën DS et le septième art se sont très vite bien entendus. Mais c’est en faisant équipe avec un certain Louis de Funès que sa popularité va véritablement… s’envoler.
Star de cinéma français
Si sa ligne avant-gardiste n’a pas tardé à faire braquer la lumière des projecteurs sur la Citroën DS, son véritable statut de star à quatre roues, elle ne l’obtiendra que dans les années 1960 après de très nombreuses figurations dans nombre de polars aux côtés des cadors de l’époque, Lino Ventura, Jean Gabin, Paul Frankeur entre autres gueules du cinéma français. En guise de gueule, c’est plutôt celle, souvent grimaçante, de Louis de Funès qui va contribuer à la popularité de la DS. C’est un véritable duo que le comédien va former avec la Citroën tant on les verra souvent associés dans des comédies telles que Le Grand restaurant (Jacques Besnard, 1966), Les grandes vacances (Jean Girault, 1967), Hibernatus (Edouard Molinaro, 1969) ou encore Jo (Jean Girault, 1971). Il faut dire que la DS est devenue la voiture type des haut-fonctionnaires et autres dirigeants de société, des fonctions que le comédien adore incarner en mode irascible et gesticulant. En 1965, la Citroën hérite de son plus fameux rôle avec de Funès dans le deuxième épisode de la trilogie Fantômas réalisée par André Hunebelle d’après les romans de Souvestre et Allain. Dans Fantômas se déchaine, le mystérieux malfaiteur incarné par Jean Marais, toujours traqué par l’incompétent Commissaire Juve (de Funès) parvient à prendre la fuite au volant d’une DS 19 volante. Avec une véritable voiture munie d’ailes rétractables et d’un semblant de réacteur fixé sur le coffre arrière, l’équipe du cascadeur Claude Carliez, parmi lesquels le légendaire Gil Delamare, parviendra à créer l’impensable lorsque la DS s’élance sur la piste. Pour les scènes en vol, on pardonnera la naïveté des effets spéciaux, nous ne sommes qu’en 1965 et pour être honnête, dix ans plus tard, les producteurs de L’homme au pistolet d’or, le James Bond cuvée 1974, ne feront guère mieux avec leur propre voiture volante, une miniature d’AMC Matador télécommandée. C’est en tout cas l’illustre décorateur de plateau Max Douy (Le diable au corps, Quai des Orfèvres…) qui va concevoir la DS et en livrer les premières esquisses, assisté par le maquettiste Raymond Tournon.
En 1973, la Citroën DS et Louis de Funès refont équipe dans Les aventures de Rabbi Jacob, de Gérard Oury. Rémy Julienne est engagé (comme dans la majorité des films de l’époque) pour concevoir une cascade dans laquelle le forcément colérique Victor Pivert envoie sa DS 21 dans le lac de Raviège, avec son bateau monté sur le toit. La DS s’envole, se retourne et finit les quatre roues en l’air, sur le bateau flottant. Du pur Julienne, mais une séquence parmi les plus risquées de sa carrière et qui faillit lui coûter la vie : « La voiture devait quitter la route après avoir évité un gros poids-lourd, racontait-il en 2016. Puis elle devait sauter en l’air, faire demi-tour sur elle-même et se retourner sur le bateau. Nous étions vers Toulouse, dans une retenue d’eau profonde de 90 mètres. Le choc a été si violent que la voiture s’est complètement déformée. Moi, à l’intérieur, je ne retrouvais plus l’embout pour respirer sous l’eau. En plus, j’avais le pied coincé. Je me suis vu mourir, même si j’avais une équipe de secours sous l’eau. Mais à cause de la vase, les plongeurs ne voyaient plus la DS. Heureusement, l’un d’eux a fini par me repêcher à temps.»
DS : The American Dream

En 2008, contre toute attente, c’est de l’autre côté de l’Atlantique que la carrière de la DS va se voir relancée. Elle est ainsi retenue par le comédien Simon Baker pour devenir sa monture officielle dans une nouvelle série, Mentalist, qui met en scène un enquêteur expert en manipulation de l’esprit. « J’ai toujours aimé sa forme, confia Baker. Mon personnage avait besoin d’une voiture aussi unique pour identifier la série. Elle fait partie de lui. » Bonne pioche car, bien quelle y fut importée durant les années 50 et 60, la DS est restée rare aux Etats-Unis et son design insolite va surprendre les téléspectateurs américains qui n’avaient plus revu une vieille auto française à l’écran depuis la Peugeot 403 du Lieutenant Columbo. Deux exemplaires vont se succéder à l’écran. Une DS 21 Pallas de 1971 fournie par Michael Harper-Smith, collectionneur travaillant avec les studios, va figurer dans une quinzaine d’épisodes avant d’être remplacée par une autre 21 Pallas, de 1973. L’exemplaire rouge, qui se trouve en Allemagne, appartient en fait aux Studios Warner Bros qui l’ont utilisée sur le tournage du film Speed Racer, des frères Wachowski en 2008. Rapatriée par CBS, la DS est repeinte en bleu et envoyée sur le tournage du Mentalist jusqu’à la fin de la série, en 2015. Pour les ans 40 de TF1, qui diffusait Mentalist, la chaine va se voir offrir la fameuse DS par CBS. Simon Baker en personne en remettra les clés au PDG, Nonce Paolini, lequel confiera que le comédien lui a avoué n’avoir finalement « roulé que quelques mètres avec la voiture, le temps de tourner chaque séquence ».

Pour la Citroën DS, toujours adulée par les artistes avides d’avant-gardisme et d’un certain élitisme, la retraite est encore loin. Cette déesse de l’écran vient tout juste d’être engagée sur le dernier film de Francis Ford Coppola, Megalopolis.
Prix
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