Alors que la gamme Lamborghini et la toute nouvelle Temerario passent en mode hybride, une visite à Sant’Agata Bolognese s’imposait pour s’assurer que la marque italienne fasse toujours rêver.

Photo de couverture : Lamborghini Aventador. Crédit : Unsplash

La genèse de Lamborghini : concurrencer Ferrari

« Lamborghini… Le type qui fabrique des tracteurs près de Modène ? » C’est ainsi qu’un jour Enzo Ferrari évoqua Ferruccio Lamborghini, l’homme qui se permit de le défier avec ses bolides aux noms de taureaux, son voisin en Emilie-Romagne et surtout l’outrecuidant propriétaire d’une Ferrari dont il n’était pas satisfait et qui osa s’en plaindre auprès de lui, le Commandatore. « Il m’a répondu que je savais peut-être manœuvrer un tracteur mais que jamais, je ne saurais conduire une Ferrari convenablement » racontait Lamborghini. Piqué au vif, ce dernier n’aura de cesse que d’essayer de se hisser au niveau de l’ombrageux Ingegnere, et de le battre sur son terrain. Conservant Lamborghini Trattori, sa fabrique de tracteurs fondée en 1949, l’ancien préparateur et pilote automobile qui courut aux Mille Miglia s’installe en 1963 à Sant’Agata Bolognese pour y lancer sa propre marque de sportives. On connait la suite.

Lamborghini : l'inarrêtable marque automobile de luxe

En 2023, si les cérémonies du soixantième anniversaire d’Automobili Lamborghini furent sérieusement perturbées par de graves inondations en Emilie-Romagne, les dirigeants de la marque, absorbée par Audi en 1998, avaient tout lieu d’être fiers du chemin parcouru depuis que Ferruccio Lamborghini décida de « construire la GT la plus parfaite du monde. » Car c’est bien simple, la marque ne s’est jamais aussi bien portée qu’aujourd’hui et la visite que nous lui avons rendue en son usine historique, à l’occasion de la présentation de la nouvelle Temerario, le confirme en tous points. Expédions les chiffres : 10 687 voitures ont été vendues en 2024, soit une hausse de 6% par rapport à 2023. On est bien loin de l’époque où l’Espada, spectaculaire coupé 2+2 dessiné par Bertone, était devenu le best-seller de la marque avec 1227 exemplaires produits… en dix ans (de 1968 à 1978). Le gros des ventes, aujourd’hui, c’est bien sûr le SUV Urus, épuisé jusqu’en 2026 tandis qu’il faudra attendre 2027 pour recevoir sa Revuelto. Encore quelques Huracan thermiques à livrer et la gamme ne sera plus composée que de trois modèles hybrides dont cette nouvelle Temerario. On y reviendra. Un bémol, peut-être ? Stephan Winkelmann, président d’Automobili Lamborghini, a récemment annoncé le report d’un an, de 2028 à 2029, du lancement de la première Lamborghini électrique, la Lanzador. Cette modification du calendrier n’est pas très surprenante, d’autres constructeurs l’ayant déjà appliquée, comme Volvo, Ford, Mercedes, Porsche ou encore Lotus qui vient d’abandonner son projet tout électrique prévu pour 2028.

Lamborghini Temerario : la petite dernière

Si elle n’a cessé de s’étendre au fil des années, dans la campagne entre Modène et Bologne, l’usine Lamborghini a conservé ses premiers bâtiments qui abritent le musée de la marque depuis 2001, et l’entrée principale datant de 1963. Près de deux mille personnes travaillent ici, à une courte distance de l’usine Ferrari. Plusieurs fois durant la visite, il sera d’ailleurs fait mention de « l’autre marque située à quelques kilomètres », avec un clin d’œil ou un sourire complice. Moins féroce que du temps de Ferruccio, la compétition n’a jamais véritablement cessé entre les deux marques même si chacune évolue dans sa propre sphère. Quant à la Temerario, une des raisons de notre venue, elle nous attend dans une salle faisant office de show-room dont un des côtés consiste en une vaste baie vitrée qui donne directement sur les lignes de montage très actives de l’Urus. Dessinée sous la supervision de Mitja Borkert, responsable du design, la Temerario tient son nom, comme le veut la coutume, d’un taureau ayant livré combat en 1875 avec une certaine bravoure. Le nouveau bolide reprend la silhouette bien connue qui identifie depuis des années les Lambos, un acte revendiqué par Borkert. « Tant que j’en serai responsable, confirme-t-il, je ne changerai jamais la silhouette Lamborghini. Dès l’instant où vous apercevez cette voiture au loin, vous voyez une Countach. Quand vous voyez la Temerario de loin, vous savez immédiatement que ce qui arrive est une Lamborghini. C’est mon principe numéro un. » Pour le reste, tout est nouveau et la Temerario ne partage pas le moindre écrou avec celle qu’elle remplace, la Huracan. Sous le capot notamment puisque, on l’a dit, toute la gamme est désormais hybride, si bien qu’il faudra désormais faire avec un V8 PHEV, pour Plug-In Hybrid Electric Vehicle. Après déglutition, approchons-nous de cette première sportive de la marque équipée d’un moteur V8 de 4 litres, biturbo, associé à trois moteurs électriques. D’autres chiffres : L’ensemble délivre 920 chevaux et 800 Nm et ambitionne de chasser sur les terres de la Ferrari 296 GTB avec son 0 à 100 km/h en 2,7 secondes et ses 340 km/h. Pour les pistards, une version Alleggerita est prévue qui se verra allégée de 25 kg et bénéficier d’un surplus de 62% en efficacité aérodynamique.

À Sant’Agata Bolognese, l’avenir semble donc reposer avec confiance sur le triptyque hybride Temerario-Urus-Revuelto. Mais le futur ? « C’est une question fondamentale, reconnait Winkelmann, et nous devons garder grands ouverts nos oreilles et nos yeux pour explorer ce futur. Il est crucial que nous produisions des voitures de rêve parce qu’en fait, nous ne vendons pas de la mobilité, nous vendons des rêves. Soyons honnête, personne n’achète une Lamborghini parce qu’il en a absolument besoin ! »

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